Que la nuit soit…

Il fait soir,
C’est quand la lumière va que les idées viennent,
Les pensées se bousculent et cherchent un sens,
Un sens à quoi, un sens pour qui?

C’est quand il fait noir,
Que je me demande, où cela me mène,
Qui suis-je, où vais-je, c’est ce que je pense,
Minute après minute, il est plus de minuit!

Et pourtant, je ne cesse de croire,
En ce que je suis, en ce qu’il advienne,
Alors dites-moi seulement pourquoi cette transe,
En moi présente et aguerrie,

Me mène à croire,
Que mon Eden,
Tellement intense,
C’est ma vie.

JGM

 

Fil

Sur le fil de…

La machine s’emballe :

points de croix avant Pacques

points droit pour aller au but

points zig zag pour ourler la nuit

points bourdon pour sieste ronchon

points de boutonnière pour s’attacher

points arrière pour y croire encore

points virgule pour une pause

points de suspension pour une respiration

points feston pour le bavoir

points d’exclamation pour se resentir

points d’interrogation?

Mais elle est déréglée cette machine à coudre!

danse

Miséricorde.

Des profondeurs de mes entrailles

toutes les misères de la terre

hurlent mes archaïques peurs

que toi, tu accompagnas.

Miséricorde.

venez quand,…

venez voir se lever le soleil derrière l’horizon,

regardez derrière les montages, à deux pas d’ici,

au bout du monde, à mille lieux de la raison.

 

venez contempler quand il n’y aura rien à voir,

traversez je vous prie, la nuit et le brouillard.

venez croire et croître lorsqu’on y croira plus,

prêtez main forte aux fous que porte la terre.

 

venez demain au petit matin si, et seulement si,

vous acceptez des jours heureux et des jours gris,

venez quand tout s’écroule, les rêves et les frontières.

venez alors, il y aura encore un espoir, une lueur.

 

tenez demain, c’est sûr, mais ce n’est pas une promesse,

la vie au creux de vos deux mains malhabiles et tremblantes

elle est brutale, fragile et plus légère qu’une caresse,

un baiser de la prime passion, cette tendresse chancelante.

Le guerrier du Val, librement inspiré du dormeur du Val d’Arthur Rimbaud.

Il est féroce

C’est un guerrier

Dur comme pierre

Incisif comme le schiste

Érigé comme un rocher

Sombre est son ombre

Noir son armure

Guerre de cent an

Carapacé de glaise

Peau de  crocodile

Sans se découvrir d’un file

 

Il est féroce

C’est un guerrier

Homme violant

L’époque impose

Père brutal

Ne pas s’attacher

La mort partout

Homme de son temps

Sans sentiment

Nourri-survivre-protéger

Il est féroce

C’est un guerrier

 

Homme  féroce

Il s’est couché

Tout son long

Sur le côté

Chaîne de montagnes

A mes pieds

 

Dort mon féroce

Dort mon guerrier

De férocité plus n’est besoin

Merci d’avoir veillé

Dans cette époque tourmentée

De ton glaive tu m’as protégée

 

Dort mon féroce, dort mon guerrier

Besoins primaires sont rencontrés

Dort mon féroce, dort mon guerrier

Plus besoin de veiller

Dort mon féroce, dort mon guerrier

Place à l’altérité

Je m’éloigne sur la pointe des pieds

Ou alors vais je te veiller?

J’espère ne pas te réveiller

Pour l’éternité

Sois apaisé

Dort mon féroce

Dort mon aimé.