Imaginez-vous,

Imaginez-vous,
Une ville où personne ne vous ouvre la porte par hasard.
Une ville où personne ne vous attend,
Une ville où vous ne pouvez plus asseoir à l’abri des regards.
Une ville à la fois vaste comme un désert et étroite comme un placard
Vous pouvez aller partout, et nulle part. Parce qu’ailleurs comme ici, il ne se passe rien.

Imaginez-vous,
Une ville où la nuit est confisquée, interdite, morte, …
Une ville où il n’existe plus le hasard qui fait les rencontres
Une ville qui ne se parle plus, qui ne s’entend plus, qui ne danse plus
Une ville qui pleure seule dans les cimetières, une ville qui ne se console plus

Imaginez-vous,
Une ville où tous nous soyons des suspects potentiels
Une ville où s’exerce une surveillance mutuelle
Une ville qui n’a plus besoin des sirènes des autorités
Une ville où l’autre un danger pour les passants inconnus

Imaginez-vous,
Une ville où les premières amours sont en suspend
Les premiers baisers en attente, plus incertains qu’auparavant
Quand ils étaient volés dans les nocturnes évasions
Et au milieu d’une foule indifférente.

Imaginez-vous,
Une ville où à ceux à qui on promet l’avenir sont à l’isolement
Ceux-là qui ne peuvent pas se dire en chuchotant ou en hurlant
Des lendemains de leurs rêves
Imaginez-vous le monde qui ne rêve plus, qui ne se rêve plus
Imaginez-vous que l’horizon soit une courbe de variations incertaines.

2 novembre 2020

Nous continuons donc à respirer notre haleine en circuit fermé.

Le 1er octobre 2020, on a redécouvert l’existence de l’autre moitié des visages dont on avait oublié la ressemblance, en même temps qu’on apprenait qu’on avait un gouvernement fédéral. Pourtant, depuis quelques jours on est pas mal de monde qui, impatiemment attendait ce jour pour respirer autre chose que son haleine en circuit fermé. D’autres attendaient des événements un peu plus intimes peut être, plus privés, comme une naissance ou un anniversaire. Mais pas forcément un gouvernement fédéral.

Depuis le 26 mai 2019, peu à peu le souvenir d’une élection s’est évanoui au fil des débats stériles et de des démonstrations d’égos surdimensionnés, ces moments gênants où nos politiques passent leur temps à se faire peur et à parler de nous, surtout à parler d’eux et des projets que leurs familles politique auraient pour les bruxellois, les flamands ou les wallons.

Il y a 16 mois, qui avaient lutté pour être à la tête du pays, volle gaz, ils ont abandonné responsabilités par démission. Je suis peut-être une brêle dans la chose politique, mais pourquoi se battre pour si vite abandonner ?

 Il leur fallait, semble-il préparer les futures  élections. On pouvait sentir leurs angoisses, face la confusion volontairement entretenue, des déclarations ambiguës, très peu de projets d’avenir. On le sait maintenant, l’homme politique son horizon dépasse rarement cinq. En Belgique, ce délais est encore plus court, car la formation d’un gouvernement prend des plombes. Or  messieurs, mesdames les politiques, il ne faut pas se leurrer la plupart des gens rêvent d’avenir, d’abord pour eux, ensuite pour leurs enfants. Il y en a même qui poussent le vice plus loin, et qui se mettent à rêver de voir un jour le monde de là-haut, alors que plus on s’éloigne de la terre moins on a de réseau pour passer un coup de fil à ceux qu’on aime.

Tout ça a commencé début décembre 2018. La NVA quittait le navire en pleine Mer, parce que le fils de Louis Michel se rendait à Marrakech, pour signer un pacte de l’ONU sur les migrants. Au passage, on constate que rien n’a vraiment changé sur la question des migrants, ou plutôt des réfugiés devrais-je dire. Après tout, chaque migrant fuit toujours quelque chose. Qu’il traverse la méditerranée ou l’Atlantique, c’est rare qu’on quitte toute sa vie juste pour le tourisme ou pour une allocation sociale quelconque. Bref, Marrakech dérangeait certains, qui pourtant à d’autres moments sont capables de se gausser sur les merveilles de la médina.

Toujours est-il que c’est pour cette raison que les nationalistes flamands ont démissionné.

Depuis ce jour, bien avant le Covid, le pays est passé par toutes les couleurs, dont l’orange-bleu, et l’orange sanguine, des compositeurs classiques, en passant par la suédoise ou la jamaïcaine. On aurait eu peut-être de meilleurs résultats si tous ces gens s’étaient assis autour d’un feu, et fait tourner le calumet de la paix. Toujours est-il qu’aujourd’hui, c’est Vivaldi qui a gagné. Il faudrait peut-être que je me fasse les 4 saisons pour comprendre à quel moment on trouve de plus en plus à la tête du pays des fils-de.

Le premier des fils Michel s’est barré vers le Conseil européen, laissant le pays en pleine crise politique. Alors ce changement de poste consiste à aller du N°16 de la rue de la Loi, au 175 de la même rue. Autant dire qu’il est parti à pied, voir sur un Villo.

Hier on apprenait que Charles avait un frère, un autre fils Michel, apparemment super compétent, un cador de la Province du BW, amoureux des nouvelles technologies. Ça tombe bien il est secrétaire d’État en charge du numérique.

À la tête du gouvernement, un fils De Croo, qui il y a quelques années, à l’époque il avait encore ses dents de lait, mais avait réussi à faire plonger le pays dans une crise de 541 jours. La plus longue crise de l’histoire de la Belgique et de l’Europe. Imaginez seulement si vous vous démissionnez demain de votre taf ce qui vous arriverait.  Si vous n’avez pas d’oseille sous la couche, c’est au Sam social qu’il faudra se coucher. Alors que nos ministres, eux quand ils démissionnent, ils ont toujours des emplois qui les attendent. Certains sont bourgmestres, en générale quand ils arrivent dans les hautes fonctions de l’État, ils laissent leur chaise à un gus qui gardera la chaise bien chaude. Le gars on le prend avec le moins de charisme possible, au cas où ça tourne mal au fédéral, il ne faudrait pas non plus qu’il fasse de l’ombre aux revenants.

Le 1er octobre 20, la ville s’est à moitié démasqué, parce qu’en réalité, à moins de faire une randonnée dans les Ardennes, en ville vous n’avez jamais le temps d’enlever votre masque. Nous continuons donc à respirer notre haleine en circuit fermé, en même temps que les mêmes noms reviennent et se succèdent tranquillement au pouvoir.

Suisjeki

À A.D

Profondément humaine,
À ton humilité, à ton intelligence.

Je me souviens de ces soirs, des moments volés au quotidien bête et assassin. En bande organisée, nous prenions à l’assaut les Halles. À côté, voutée, coulait la Senne, au-dessus coulait cette douce lumière d’un été finissant.

Je me souviens de ta colère face à l’injustice, aux absurdités consenties, et de la joie que le bonheur de l’autre pouvait te procurer. Et quand la lutte devenait rude sourde, toi t’étais parée de couleurs pour passer au travers.

Maintenant, sans doute que tu passes tes soirs à allumer les étoiles.

Moments et fragments

Moments et fragments de vie,

Des vies qui se racontent

Des instants sublimes et lumineux.

« S’il y a un espoir au delà du désert ».

Moments et fragments de vies,

Des vies qu’on décompte

Un conte qui mal fini.

Des instants d’ombres et de gris.

Moments et fragments,

il y a des morceaux de soi derrière

voyager léger, la survie et l’oubli.

« On voit de loin derrière le désert ».

Moments et fragments,

C’est tout ce qui nous reste qui se noie

C’est le monde en émoi, qui vite oubli.

 

(…)

Ma boite aux lettres est pleine à craquer —

Dimanche 26 mai, on ira voter. Les candidats de tout bord se sont souvenu de notre existence. Pourtant, depuis 2014, j’ai beaucoup de mal à me souvenir d’un seul d’entre eux qui eut la courtoisie de nous envoyer un petit mot de remerciement, ou un petit mot d’excuse qui dirait par exemple : « Chers citoyens, chères […]

via Ma boite aux lettres est pleine à craquer —